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Universités du CCVS à Paris Un manifeste pour le patrimoine végétal vivant

Signature du manifeste pour le patrimoine végétal vivant par un panel d’associations nationales et européennes en clôture des 3es universités du CCVS.

Les troisièmes universités du CCVS ont été organisées, en partenariat avec la Ville de Paris, les 14 et 15 septembre derniers, sur le thème « Patrimoine végétal, patrimoine capital ». L’occasion de dévoiler une première version du « Manifeste pour la défense du patrimoine végétal vivant ».

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Après Nancy (54) en 2019 et Nantes (44) en 2021, les universités du conservatoire des collections végétales spécialisées (CCVS) ont été accueillies par la Ville de Paris, qui possède pas moins de 65 collections dont dix-sept sont agréées par le CCVS* ! Elles sont réparties au sein des quatre entités de son jardin botanique, soit les serres d’Auteuil, le parc de Bagatelle, le parc floral et l’arboretum du bois de Vincennes.

Le thème choisi cette année, « Patrimoine végétal, patrimoine capital », avait pour ambition de faire réfléchir aux moyens de reconnaître, valoriser, protéger et transmettre le patrimoine végétal vivant.

Plusieurs personnalités de renom sont venus échanger le premier jour sur « valorisation et protection » :
- Francis Hallé pour qui les végétaux sont méprisés par un trop grand nombre de personnes et dont une des pistes de protection est de faire en sorte qu’ils deviennent un sujet de fierté, à l’image des forêts sacrées en Afrique ou de la forêt primaire de Pologne ;
- Pierre-André Loizeau, ancien directeur du jardin botanique de Genève, en Suisse, qui a rappelé la vocation plurielle des jardins botaniques ;
- Emma Crawforth et Lucy Pitman, de l’association britannique Plant Heritage, qui œuvrent depuis trente-cinq ans outre-Manche avec près de 3 500 membres ;
- Sophie Barré, vice-présidente de l’association A.R.B.R.E.S, dont le label « Arbre remarquable » favorise la sensibilisation du public et la protection des arbres ;
- Marc-André Selosse, qui a développé une brillante démonstration non dénuée d’humour de notre « dépendance » aux plantes.

Déploiement d’un réseau et d’une reconnaissance à l’échelon européen

Le deuxième jour, une table ronde a permis de partager des points de vue sur le thème « Tansmission et connexion » avec, en particulier, l’anthropologue Émilie Stoll, qui préfère parler de patrimonialisation (processus de mise en patrimoine), Benoît Hartenstein, un notaire engagé dans la préservation des arbres dans les processus de vente et de succession, ou Colombe Lecoufle, cinquième génération de l’entreprise d’orchidées francilienne Vacherot et Lecoufle.

Une deuxième table ronde s’est intéressée au déploiement d’un réseau et d’une reconnaissance à l’échelon européen avec des témoignages de Suisse, de Belgique, d’Italie, d’Allemagne et de Pologne.

Un dahlia rouge a été baptisé en l’honneur du botaniste et cofondateur du CCVS, Franklin Picard, décédé à l’automne 2022. (© Y. Haddad)

Manifeste en faveur du PVV

« Si le patrimoine bâti ou le patrimoine immatériel sont reconnus depuis longtemps, il n’en est pas de même pour le patrimoine végétal vivant (PVV). Or le végétal est un maillon essentiel de la chaîne du vivant, indispensable aux activités humaines. Le compagnonnage équilibré hommes-plantes n’a jamais été autant d’actualité », explique Luc Vandevelde, président du CCVS. C’est pourquoi l’organisation a souhaité lancer une première étape dans la réflexion autour de cette reconnaissance en élaborant un manifeste, signé en clôture de ces rencontres par les premiers soutiens à ce projet, notamment Catherine Muller présidente de Valhor, Jean-Pierre Gueneau, président de la SNHF, Sophie Barré, vice-présidente de l’association, ou Chantal Colleu-Dumond, directrice du domaine de Chaumont-sur-Loire.

La Ville de Paris, coorganisatrice de la manifestation, proposait en marge des conférences et des tables rondes, des visites sur le terrain pour découvrir les sites du jardin botanique, ainsi que le jardin Atlantique, situé au-dessus des voies SNCF de la gare Montparnasse, avec son concepteur, Michel Péna.

Le vendredi après-midi, l’annonce du palmarès 2023 du concours international du dahlia de Paris a été l’occasion de baptiser un dahlia rouge en l’honneur du botaniste et cofondateur du CCVS, Franklin Picard, décédé l’automne dernier.

*Pour en savoir plus : Hommes & Plantes n° 109, printemps 2019, revue du CCVS ccvs-france

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